Pour vous aider à mieux comprendre, les équipes d’ALAIN AFFLELOU Acousticien vous expliquent ce qu’est l’oreille interne, son fonctionnement, ses principaux troubles, mais aussi comment les traiter ou, encore mieux, les prévenir.
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Qu'est-ce que l'oreille interne ?
L’oreille interne est l’une des trois grandes parties du système auditif, avec l’oreille externe et l’oreille moyenne.
Alors que l’oreille externe capte les sons et que l’oreille moyenne les amplifie, l’oreille interne a la lourde tâche de les transmettre au cerveau. Elle arrive donc en bout de chaîne et joue un rôle indispensable pour une bonne audition. Elle a la particularité d’être remplie de liquide.
Anatomie de l'oreille interne
L’oreille interne se divise en deux grandes parties : le labyrinthe osseux et le labyrinthe membraneux. Véritable coque d’os, le labyrinthe osseux protège l’appareil auditif en enveloppant le labyrinthe membraneux dont il est séparé par un liquide appelé périlymphe. Le labyrinthe membraneux contient quant à lui la cochlée (organe de l’audition) et le système vestibulaire (organe de l’équilibre), remplis d’endolymphe.
La cochlée
La cochlée est la partie de l’oreille interne consacrée à l’audition. Parfois appelée escargot ou limaçon du fait de sa forme en spirale, elle contient l’organe de Corti, constitué de cellules ciliées. C’est lui le véritable organe de l’audition.
Les cellules ciliées sont des cellules sensorielles. Ainsi, les cellules ciliées au début de la cochlée reçoivent les fréquences aiguës. Plus elles sont situées en profondeur dans le limaçon et plus les fréquences captées sont graves. C’est à cause d’elles que l’on parle souvent de « capital auditif ». En effet, les cellules ciliées ne se renouvellent pas au cours de notre vie. Lorsqu’elles sont endommagées ou détruites, nous perdons petit à petit la capacité d’entendre certaines fréquences.
Le système vestibulaire
Le système vestibulaire, ou appareil vestibulaire, est l’organe sensoriel de l’équilibre. Il assure plusieurs rôles, dont les principaux permettent de contrôler la posture et la stabilité du regard. Les informations qu’il transmet au cerveau commandent notamment les muscles du cou, du dos ou encore les muscles oculaires.
Pour fonctionner, le système vestibulaire doit être capable de connaître en temps réel la position et les mouvements de la tête. Le cerveau utilise ensuite ces informations pour garder l’équilibre. Un ensemble de sacs et de conduits remplis de liquide lui permettent d’y parvenir :
· La saccule et l’utricule sont deux sacs contenant des cellules capables de percevoir les mouvements horizontaux et verticaux de la tête.
· Les canaux semi-circulaires sont trois conduits recueillant les mouvements de rotation de la tête.
Le nerf vestibulocochléaire
L’oreille interne est reliée au cerveau par le nerf vestibulocochléaire, également appelé huitième nerf crânien.
L’une des branches du nerf vestibulocochléaire, le nerf auditif, assure la transmission des signaux sonores au cerveau, et donc la bonne compréhension des sons qui nous entourent (parole notamment). Une autre branche est quant à elle chargée de transmettre les signaux liés à l’équilibre.
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Fonctionnement de l'oreille interne
Le fonctionnement de l’appareil auditif se fait en trois étapes. Dans un premier temps, le son est capté, puis amplifié. Vient alors le tour de l’oreille interne, chargée d’assurer la transmission des ondes sonores au cerveau. Pour cela, elle doit d’abord les convertir en signaux électriques.
Juste avant d’arriver dans l’oreille interne, les vibrations sonores sont amplifiées par la chaîne des osselets (oreille moyenne). En arrivant à travers la fenêtre ovale, les vibrations déplacent le liquide contenu dans le labyrinthe membraneux, faisant à son tour bouger les cellules ciliées. C’est l’action des cellules ciliées qui permet la transformation des vibrations en impulsions électriques. Le nerf auditif peut alors les transmettre au cerveau qui les interprète.
En parallèle et en tout temps, le système vestibulaire détecte les mouvements liés à la position de la tête, assurant ainsi la stabilité et la coordination du corps.
(1) Test non médical. Il ne remplace pas un suivi régulier par un Oto-rhino-laryngologiste qui est le seul à même de diagnostiquer un trouble auditif et de prescrire un traitement adapté.
Les troubles courants de l'oreille interne
L’oreille interne est un système complexe et fragile. De nombreux facteurs peuvent entraîner des troubles de l’oreille interne, aussi bien au niveau de l’équilibre que de l’appareil auditif.
Vertiges
Parfois, les cristaux de l’oreille interne migrent dans une zone indésirable, la plupart du temps au niveau du canal semi-circulaire postérieur. Ces vertiges violents, pouvant aller jusqu’à la nausée, se manifestent alors. On parle dans ce cas de vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB).
Le vertige positionnel paroxystique est très dérangeant, mais toutefois pas grave. Il disparaît souvent de lui-même et peut, le cas échéant, être traité par des manœuvres simples qui consistent à effectuer un enchaînement de mouvements précis afin de remettre les cristaux en place.
Acouphènes
Les acouphènes concerneraient 15 millions de Français. Encore peu compris et difficiles à traiter, ils se manifestent par un sifflement ou un bourdonnement dans les oreilles.
Plusieurs causes peuvent être à l’origine de ce trouble. Au niveau de l’oreille interne, c’est bien souvent la destruction de cellules ciliées qui en est responsable, notamment suite à une exposition prolongée à des bruits forts. En plus des acouphènes, une perte auditive est la plupart du temps à déplorer.
Perte auditive
Plusieurs troubles de l’oreille interne peuvent causer une perte auditive, à commencer par une atteinte au niveau de la cochlée, la destruction de cellules ciliées et/ou un dysfonctionnement du nerf auditif. On parle dans ce cas de surdité de perception.
Souvent, la perte auditive est causée par la lésion et/ou la destruction de cellules ciliées. Plusieurs causes sont possibles :
· Vieillissement naturel (presbyacousie)
· Traumatisme sonore
· Surdité congénitale
· Prise de médicaments nocifs pour l’oreille (ototoxiques)
Certaines maladies de l’oreille interne peuvent également causer une perte d’audition :
· Zona auriculaire
· Maladie de Ménière
· Labyrinthite purulente
· Neuronite vestibulaire
· Schwannome vestibulaire
Ces troubles sont néanmoins rares et il n’y a pas de raison de s’inquiéter avant d’avoir consulté un professionnel de la santé auditive.
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Traitements pour les troubles de l'oreille interne
La première étape indispensable à une bonne prise en charge des troubles de l’oreille interne est la phase de diagnostic. Il faut pour cela consulter un médecin ORL (oto-rhino-laryngologiste) dès l’apparition d’un symptôme.
Tout commence généralement par un examen clinique, suivi d’un test auditif en cas de suspicion de perte auditive. Dans certains cas, le diagnostic est complété d’analyses en laboratoire et/ou d’examens d’imagerie numérique (IRM notamment).
Médicaments
Des traitements médicamenteux existent pour traiter certaines maladies de l’oreille interne, mais également pour soulager les vertiges positionnels.
Les médicaments antivertigineux et antiémétiques sont souvent employés contre les vertiges. Ils ne permettent pas directement de soigner le trouble. Ils aident par contre à soulager les symptômes en attendant que les épisodes cessent. Ils peuvent également accompagner les personnes souffrant de labyrinthite ou de la maladie de Ménière.
Thérapies
De nombreux troubles de l’oreille interne ne se soignent pas à l’aide de médicaments. C’est le cas des vertiges, mais aussi des acouphènes.
Lorsqu’ils ne passent pas d’eux-mêmes, les vertiges positionnels peuvent être traités efficacement par des manipulations, notamment de kinésithérapie. Il suffit la plupart du temps d’une à deux séances pour remettre les cristaux en place et retrouver un style de vie tout à fait normal.
Les thérapies sonores et les thérapies comportementales et cognitives permettent quant à elles, si ce n’est de les guérir, d’apprendre à mieux vivre avec des acouphènes. Les thérapies de masquage aident notamment à ne plus penser au bruit dans les oreilles.
Chirurgie
Rarement utilisée pour traiter les pathologies de l’oreille interne, la chirurgie peut néanmoins constituer un traitement efficace dans des cas bien précis.
Courante au niveau de l’oreille moyenne (osselets notamment), la chirurgie est plus rarement recommandée au niveau de l’oreille interne. Elle peut néanmoins permettre de retirer un neurinome de l’acoustique ou, rarement, de soulager la pression sur le nerf facial en cas de zona auriculaire. Elle peut enfin, lorsque le traitement n’est pas suffisant, contribuer à diminuer la fréquence des vertiges liés à la maladie de Ménière.
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Prévention des problèmes de l'oreille interne
Protéger son oreille interne passe avant tout par une bonne hygiène de vie, une protection systématique en cas d’exposition à des bruits forts et des contrôles fréquents de l’audition.
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(1) Test non médical. Il ne remplace pas un suivi régulier par un Oto-rhino-laryngologiste qui est le seul à même de diagnostiquer un trouble auditif et de prescrire un traitement adapté.